Patrick Montel : « Qui peut se retrouver dans l’interview d’un footballeur de haut-niveau ? »

À quelques semaines du début de la Coupe du monde de football au Qatar et à moins de 2 ans des Jeux Olympiques à Paris en 2024, l’ancien commentateur de France Télévisions Patrick Montel se livre sur sa carrière. Mais aussi, sur sa nouvelle vie au plus proche des sportifs amateurs.

Avec Patrick Montel sur la Trans Aubrac 2022. Crédit Quentin HERNANDEZ

Patrick Montel pratique la course à pied depuis trente ans mais c’est en commentant l’athlétisme sur France Télévisions pour ne citer que ce sport qu’il s’est fait un nom. Et c’est d’ailleurs, dans le cadre de son travail qu’il s’est mis à courir.

« Dès que je peux, je cours. J’ai commencé en 1992 sans montre, sans objectifs, sans courses. J’ai eu un maître qui s’appelle Bernard Faure. Quand on a commencé à commenter l’athlé en 1987 aux championnats du monde à Rome, je fumais deux paquets de clopes par jour. Bernard est complètement allergique à la fumée. Il m’a dit un jour tu devrais te mettre à la course à pied, je suis sûr que tu as du talent. J’ai arrêté de fumer grâce à lui. Je pense que je me suis offert quelques années de vie supplémentaires grâce à lui et donc quelques années de commentaire supplémentaires »

« Je suis capable de commenter tout et n’importe quoi »

En plus d’aimer aller à la rencontre des gens pour faire des reportages journalistiques, il adore commenter. Il se dit « capable de commenter n’importe quoi dans la rue. Des gens qui prennent le métro… Je suis capable de commenter tout et n’importe quoi ».

Passionné de foot, il a commenté plein de sports différents mais selon lui « l’athlé se prête assez bien au commentaire il y a plein de sports dans l’athlétisme ». Il est ainsi devenu la voix de l’athlétisme pendant plus de 30 ans et a fait vivre les plus grands exploits en allant aux quatre coins de la planète.

« J’ai vendu de l’émotion et ces gens qui m’ont permis de vivre ma passion, je les remercierai jamais assez. Quand ils me disent vous m’avez fait rêver ou ma grand-mère vous adore, je suis hyper content », témoigne-t-il.

Il a inspiré de nombreux athlètes, speakers et passionnés de sport. Tout le monde rêve de vivre ces émotions qu’on ne trouve que sur les plus grands événements sportifs.

« J’ai eu la chance d’être dans le stade le mieux placé possible. J’ai eu tellement de privilèges. J’étais toujours dans la place et gratos », se remémore l’ancien commentateur du service public.

« Je n’ai plus l’accréditation France Télévisions »

Patrick Montel est désormais bénévole mais il continue de se rendre sur bon nombre de compétitions pour Radio Montel, l’auto-média qu’il a créé. Après avoir quitté la télévision, sa réflexion a duré un an.

Il s’est dit : « Ça ne sert à rien d’aller voir Usain Bolt parce que je n’ai plus l’accréditation France Télévisions mais les anonymes qui font du sport sont leurs propres champions olympiques ».

Après avoir été la voix de l’athlétisme pendant plus de trois décennies, il est ainsi devenu le porte-voix de tous ces passionnés de trail et d’ultra-endurance.

« Mon truc c’est de voir le rapport investissement/temps. L’effort de l’ultra demande de s’investir à fond dans un effort. C’est dans l’investissement dans la durée, dans l’abnégation qu’on retrouve la vérité. Il n’y a pas de filtre. »

Pour sa page Facebook aux plus de 200 000 abonnés, il interviewe en vidéo tous ces anonymes allant au bout d’eux-mêmes. À chaque fois, il retrouve ces mêmes yeux qui pétillent.

« C’est pas un chrono qui me fait rêver. C’est l’attitude d’un mec ou d’une nana qui réalise une grande performance. Les grands champions, que j’ai rencontrés, n’étaient pas ceux qui faisaient les meilleures performances mais c’étaient les plus attachants et ça ne me change pas quand je vais voir Monsieur et Madame tout le monde. »

« Je fais collection du bonheur des autres »

Chacun à leur niveau, ces sportifs amateurs réalisent de grands exploits et inspirent ainsi tous les passionnés de running et d’ultra.

« Qui aujourd’hui peut se retrouver dans l’interview d’un footballeur de très haut-niveau ? Quand on passe les témoignages des uns et des autres qui ont atteint une certaine forme de bonheur par la pratique sportive, là l’identification est possible. » Et c’est ce que Patrick Montel cherche en arpentant les différentes compétitions.

Comme il aime le répéter : « Je fais collection du bonheur des autres ». Il se remémore notamment l’histoire de Béatrice, qui après un AVC en juin 2019, a couru à Nice en juin 2022, soit trois ans après.

« « J’ai fait un AVC, on m’a dit que c’était mort pour moi et aujourd’hui j’ai fait 10 kilomètres. » En publiant ça, je donne la pêche à ceux qui ont fait un AVC ou qui ont un cancer et qui se disent pour moi c’est mort. »

Au cours de ses footings, il fait également de très belles rencontres montrant que tout le monde peut faire du sport.

« J’étais en train de courir et j’ai vu un mec qui faisait 140 kg. Le mec avait le sourire parce qu’il y a 3 mois il faisait 160kg et il a perdu 20 kilos. C’est fabuleux pour tous ceux qui sont en surpoids. C’est un message d’espoir grâce au sport. » Et l’histoire est loin d’être finie pour Patrick Montel.

Direction Paris 2024

La rencontre avec Charly a particulièrement marqué le désormais ex-commentateur de France Télévisions.

« Dans le Cantal, j’ai rencontré Charly. À 93 ans, il continue de courir. C’est pas rien et ce mec-là personne ne s’intéresse à lui. Pour ses 95 ans, il voudrait courir le marathon pour tous des Jeux Olympiques à Paris en 2024 sauf que ce dossard-là se fait par tirage au sort. Aujourd’hui je me bats pour que Charly ait un dossard. »

Paris 2024, c’est aussi l’objectif de Patrick Montel, qui a l’intention de développer son média jusqu’aux Jeux Olympiques en France.

« Comme je ne peux pas être à deux endroits à la fois je me dis que l’avenir c’est qu’il y ait d’autres passionnés comme moi qui lorsqu’ils sont sur un trail, sur un triathlon, sur un marathon fassent des vidéos. Mon objectif c’est d’aller jusqu’en 2024 avec je l’espère de jeunes journalistes donc j’essaye de monter en puissance jusqu’en 2024 », annonce-t-il.

Quentin HERNANDEZ

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